Bien souvent, on associe à tort “dame à chats” avec “folie”. Et si au contraire, les chats permettraient d’être un frein à la maladie mentale?
Posséder un animal de compagnie implique de grandes responsabilités. La grande majorité des personnes possédant un chat démarrent leur journée avec lui. Ils lui offrent sa dose d’attention, le nourrissent, changent sa litière… autant d’actions nécessitant une concentration momentanée.
La concentration évite à l’esprit de divaguer. Il évite le phénomène de division observé chez les patients atteints de certains troubles schizophréniques.
Les chats peuvent être de bons coachs de vie pour les personnes présentant des troubles mentaux.
Une « ronronthérapie »
Ce terme mignon a été développé par le vétérinaire Jean-Yves Gauchet. Il affirme que le ronronnement d’un chat déclenche dans le cerveau une production de sérotonine, influant la qualité de notre humeur et de notre sommeil.
Comment ça marche?
Le ronronnement d’un chat se situe sur des basses fréquences (en dessous de 25 hertz). Autrement dit, les vibrations ont un effet bénéfique sur les neurones, puisqu’elles sont sources d’apaisement.
De nombreux propriétaires de chats affirment que leur animal de compagnie atténue leur anxiété et/ou leur douleur physique.
En ronronnant, le chat atténue sa propre douleur puisque les vibrations émises aide à la cicatrisation des blessures. Ainsi, selon une étude médicale américaine datant de 1950, se tenir près d’un chat améliore les guérisons tant psychique que physiologique.
Le pouvoir de la zoothérapie
Bien qu’elle ne soit pas reconnue comme une médecine à proprement parler, la zoothérapie est pratiquée pour aider des patients atteints de troubles mentaux à adopter une vision positive de leur quotidien.
La relation humains-animaux est mise en avant et développé par une multitude d’interactions. La plupart visent à responsabiliser le patient sur la prise en charge de l’animal dans ses besoins primaires, mais aussi à redonner confiance aux personnes souffrantes de solitude et de paranoïa.
Ici, l’individu ne se sent plus jugé par des pairs. Il peut interagir avec le vivant sans angoisse.
Si certains animaux peuvent impressionner des patients plus fragilisés (comme les chiens ou les chevaux), l’utilisation des chats constitue une excellente alternative pour apaiser les peurs et redonner, momentanément, goût à la vie.
Chat fait du bien!
Les chats sont optimisés pour la médiation animale. On retrouve cette pratique dans les milieux hospitaliers ou les établissements spécialisés pour personnes déficientes entre autres.
Les chats nécessitent souvent un accompagnement individuel. Ne pas se sentir oppressé par le regard des autres est essentiel pour les personnes présentant des troubles mentaux. Bien sûr pour ce genre de pratique, il faut choisir les bons chats.
Les félins comme les humains, possèdent un caractère individuel. Certains présentent des prédispositions aux caresses, au contact, d’autres non. Mais lorsqu’ils se trouvent dans un bon état d’esprit, ils transfèrent leurs énergies positives sur le patient.
La prise en charge au cours d’une médiation animale se passe dans un cadre sécurisant et rassurant pour l’animal et le patient.
Plus qu’une séance thérapeutique, c’est une opportunité pour engager une relation privilégiée avec la personne.
Il y a plusieurs critères qui englobent les maladies mentales. La souffrance qu’elles engendrent, peut-être apaisée par un lien fort entre l’Homme et le chat. À travers la promenade, le toilettage, le brossage, la participation au repas, il y a tout un travail qui s’engage sans que le malade ne s’en rende compte.
Ainsi, le soignant pourra observer des changements de comportements, un développement cognitif plus accru qu’à la normale, une disparition progressive de l’anxiété.
Le cas Burroughs
Le célèbre écrivain du “Festin nu” William S. Burroughs, à la fin de sa vie, consacra tout son temps à ses chats.
Il leur dédiera un livre intitulé “Entre chats” (“The Cat Inside”). Il dira de ses chats qu’ils sont ses compagnons psychologiques. L’écrivaine Stéphanie Hochet disait de lui : “qu’il se voyait lui-même comme un chat”.
Burroughs étaient névrosés, psychotiques. Les chats ont été pour lui une véritable thérapie pour ses troubles mentaux. Dans un entretien avec Vice, il définit les chats comme un remède à tous ses maux.
Il existe de multiples raisons de laisser un chat rentrer dans sa vie. Ces félins explorent un territoire sur lequel la médecine traditionnelle n’ose pas encore s’aventurer.
Avoir un chat, c’est peut-être trouver la paix.
Commentaires
Bonjour Frédérique,
Etant moi-même une « vieille fille avec ses chats », vivant dans ma cabane en bas du champs, je m’amuse aussi de cette image !
La principale aide psycho que mes chats m’apportent, c’est effectivement de ne pas me laisser trop longtemps ruminer ou rester sur mes écrans. Dès le lever du soleil, miaou miaou, debout, tu dois t’occuper de moi ! et l’énergie remonte d’un coup ! Et le soir, ronronronron me rappelle qu’il est tard et que je devrais aller dormir. Ce petit rythme félin gentiment imposé permet de se recentrer sur l’essentiel régulièrement au cours de la journée, sans parler de l’effet miroir qui invite carrément, de temps en temps, à une bonne vieille introspection !